Charpentier et Sécurité : risques et prévention

Dans cet article, nous abordons la sécurité sur les chantiers de charpente, soit les risques du métier et les mesures de prévention mises en œuvre pour garantir la sécurité des charpentiers.

Le métier de charpentier, aussi noble et essentiel soit-il, n'est pas sans risques. Les chantiers de charpente sont des environnements dynamiques et souvent périlleux, où la sécurité de chaque charpentier doit être une priorité absolue. Comprendre les dangers inhérents à notre métier et mettre en œuvre des mesures de prévention rigoureuses est indispensable pour protéger la vie et la santé de chaque charpentier et apprenti charpentier.
Les risques auxquels est exposé un charpentier sont multiples et variés. Retour sur les principaux, et la prévention inhérente à ces risques.

Charpentier et travail en hauteur :

Le risque le plus évident et le plus redouté est sans doute le travail en hauteur. Qu'il s'agisse d'intervenir sur des toitures abruptes, de monter des fermes imposantes ou de fixer des pannes à plusieurs mètres du sol, le risque de chute est omniprésent. Une simple erreur d'inattention, un équipement défectueux ou une météo capricieuse peuvent avoir des conséquences dramatiques pour le charpentier. Les chutes de matériaux ou d’outillage sont également une préoccupation majeure puisque qu’ils peuvent blesser gravement un charpentier travaillant en contrebas ou un autre ouvrier.

Quotidien du charpentier :

Le charpentier est également confronté au quotidien à des risques liés à l'utilisation d'outils. Marteau, scies circulaires, tronçonneuses, raboteuses, ciseaux à bois : même maîtrisés par le charpentier, tous ces instruments présentent des risques de blessures, d'amputations ou de projections. L’accident bête, mais fréquent chez les charpentiers : un vieux clou qui dépasse d’une charpente en rénovation sur lequel il se heurte. La manipulation de charges lourdes, souvent de manière répétitive, expose également le charpentier à des troubles musculo-squelettiques (TMS), les épaules étant souvent les plus fragilisées. Enfin, moins directs mais tout aussi nocifs, l'exposition au bruit des machines, à la poussière de bois et aux produits chimiques (traitements du bois) sont autant de facteurs qui peuvent impacter la santé à long terme du charpentier. 

Prévention en charpente:

Face à cette diversité de risques, l’employeur ainsi que le charpentier lui-même se doivent de mettre en place et respecter un certain nombre de mesures de prévention strictes, indispensables à sa sécurité. 
En tout premier lieu, le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) doit être rédigé et revu régulièrement. Il est obligatoire dans toutes les entreprises dès l'embauche du 1er salarié et recense tous les risques liés à l’activité et les moyens mis en œuvre par l’entreprise pour y remédier. 
L’évaluation des risques ponctuels est également indispensable : chaque chantier ayant ses spécificités, la mise en sécurité du charpentier devra être adaptée (échafaudage, harnais, montage des matériaux par grue ou monte matériaux …)
La formation est également un pilier essentiel : un charpentier doit être régulièrement formé aux techniques de sécurité et à l'utilisation des équipements. Par exemple, une entreprise disposant d’un échafaudage devra disposer de deux charpentiers formés, l’un pour assurer le montage / démontage, l’autre pour contrôler la bonne mise en œuvre. 
Ensuite, les Équipements de Protection Individuelles (EPI). Le port des EPI est non négociable : casque, chaussures de sécurité, gants, lunettes de protection, harnais de sécurité avec ligne de vie pour le travail en hauteur. Ces équipements sont la première ligne de défense du charpentier. Les équipements de protection collective sont tout aussi cruciaux. Il s'agit notamment des échafaudages robustes et conformes, des filets de sécurité sous les zones de travail en hauteur, des garde-corps provisoires … L'entretien régulier des machines et outils est également primordial pour prévenir les pannes et les accidents. Un charpentier a l’obligation de toujours s'assurer que son matériel est en parfait état de fonctionnement.

Pour finir, la communication et la sensibilisation reste les piliers d’une prévention réussie. Chaque charpentier doit se sentir responsable de sa propre sécurité et de celle de ses collègues. En cas d'incident, un charpentier doit savoir comment réagir et alerter les secours rapidement.  De même, il se doit d’alerte son employeur sur le disfonctionnement d’un des équipements (outillage, EPI ou autre) qui pourrait le mettre en danger, et l’employeur se doit d’offrir à ses charpentiers les conditions de travail qui assureront sa sécurité.

Et bien que le métier de charpentier reste un métier à risques, le risque peut être contrôlé et appréhendé et le métier de charpentier reste, pour nous, l'un des plus beaux métiers du monde !